Résumé : |
De Volatiles et Utiles ou Futiles à Funèbres et Sobre (cette dernière au singulier: la narratrice y prend un ultime billet de «chagrin aller et retour»), lécrivain renoue dans ces courts textes avec le genre ludico-philosophique où elle excelle depuis les Contes-gouttes. Elle mêle ici la prose et la poésie, la comptine et la fable, la petite annonce et lincantation; alterne la première, la deuxième et la troisième personne, varie les registres et les tons, emprunte ses métaphores au règne animal (oiseau, chat, lynx, cheval) ou à un univers féminin: la courtepointe des buissons, lourlet dune tétine. Enfin elle joue à merveille sur le contraste et la surprise, passant de la dérision satirique à une belle gravité élégiaque finale.
Tout cela en un petit nombre de pages très travaillées, où lon entend des échos de contes, de fables (La Fontaine) et dépigrammes (Voltaire), où lon goûte aussi bien les onomatopées moqueuses (vssst ou crac-isaac) que le bégaiement sénile (assurer) et les allitérations: souffle, feu, flamboyer, fluide. Personne ne sait mieux faire passer dans les sonorités des mots cette vibration intime qui exprime la morsure du désir, la passion bridée quand «les mots avancent au petit trot dans leurs étriers de bienséance», ou encore la pirouette du dépit. Mais aussi la connivence sans paroles, quand les gestes et de sourire suffisent à susciter «ce parfum de trèfle rose et de vanille» dans lequel il ny a plus quà se rouler de concert. |