Résumé : |
Le roi d'Olten, donc, est un chat noir et blanc qui règne sur la Vieille-Ville et qui, pour des raisons que j'ignore, s'appelle "Toulouse".
Depuis que M. Zeltner m'a suggéré de parler de lui et que je m'y suis mis, j'en apprends tous les jours, au sujet de Toulouse, et encore davantage au sujet des policiers, si aimables ou si méchants qu'ils soient. Les gens m'arrêtent dans la rue, ou ils me font signe de les rejoindre au bistrot. Ce qui est intéressant, c'est que je suis censé écrire toutes les histoires à propos du chat sans perdre un seul instant.
Les histoires de flics, par contre, il vaut mieux que je les garde pour moi. J'obtempère, bien entendu. Il faut tout de même que je parle d'un secret que détient le patron de La Channe valaisanne, parce c'est chez lui qu'un policier retraité vient chercher des idées de menus. Il est, paraît-il, arrivé qu'un collègue de ce policier paie de sa poche les contraventions qu'il avait distribuées. Un jour, par exemple, au moment où il coinçait une contredanse sous l'essuie-glace d'une voiture parquée illégalement devant l'église communale, il a vu une femme sortir du magasin de chaussures Vögele et se diriger vers la voiture avec trois enfants en bas âge.
L'auto était vieille et branlante, les enfants portaient des habits élimés, et ça faisait un bout de temps que la dame n'était pas allée chez le coiffeur. Le policier a compris que la dame ne pourrait pas payer l'amende, et qu'elle n'avait parqué la voiture que pour un bref instant, pour acheter aux soldes, pour les enfants, des chaussures aussi bon marché que possible. |