Résumé : |
« Je suis veuf, Sylvie est morte le 12 novembre, cest bien triste, cette année on nira pas faire les soldes ensemble.
Elle est partie discrètement sur la pointe des pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur en partant. Sylvie ma quitté, mais pas pour un autre. Elle est tombée délicatement avec les feuilles. On discutait de la couleur du bec dun oiseau qui traversait la rivière. On nétait pas daccord, je lui ai dit tu ne peux pas le voir, tu nas pas tes lunettes, elle ne voulait pas les mettre par coquetterie, elle ma répondu je vois très bien de loin, et elle sest tue, définitivement. Jai eu beaucoup de chance de la rencontrer, elle ma porté à bout de bras, toujours avec le sourire.
Cétait la rencontre entre une optimiste et un pessimiste, une altruiste et un égoïste. On était complémentaires, javais les défauts, elle avait les qualités. Elle ma supporté quarante ans avec le sourire, moi que je ne souhaite à personne. Elle naimait pas parler delle, encore moins quon en dise du bien. Je vais en profiter, maintenant quelle est partie. »Jean-Louis Fournier souhaitait mourir le premier, il a perdu.
Sa femme partie, il na plus personne avec qui parler de lui. Alors pour se consoler, ou pour se venger, en nous parlant delle, il nous parle de lui.
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