Résumé : |
Il y a dans cette oeuvre atypique quelque chose de la tragédie grecque, de la poésie épique, ou même de loratorio (tant il est vrai que lon imagine... Lire la suite aisément une scène avec ces trois « voix » et ce choeur). Mais bien que lon soit devant un grand poème spirituel en prose aux accents claudéliens, il y a bien là un récit, qui sinscrit dans un cadre historique. Les trois personnages sont pris dans la tourmente de lécroulement du dernier royaume indépendant devant le tyran qui prendra le nom de Premier empereur (fin du IIIe siècle avant J.-C.).
Au milieu de ce chaos, deux hommes sont épris de la même femme, sans jalousie aucune. Le premier, joueur de zhou (instrument traditionnel à percussion), est autant lincarnation du yin que le second, valeureux chevalier, lest du yang. Tous deux périront dans datroces souffrances après avoir tenté vainement de sapprocher du tyran pour le supprimer. Entre eux et avec eux, la femme aimée incarne le souffle de vie, le désir généreux de pureté qui élève lhomme jusquà sa plus haute dimension.
Et à cette hauteur, elle continuera à dialoguer par-delà la mort avec ses deux amours, dont lui reviennent les âmes errantes. Le livre se termine par une exaltation en vers de la « nuit mystique où la terre se donne au ciel », dans laquelle, comme dans le Cantique des cantiques biblique, on ne distingue pas toujours qui, des trois personnages, est le locuteur. Sublime ! |