Résumé : |
«Voilà des mois que j'aurais dû écrire cet essai. Pourquoi ai-je fini par m'y mettre ? Parce que j'ai du temps libre ? Eh non. J'ai des copies à corriger, des articles à écrire, un projet scientifique à évaluer, des thèses à relire, etc. Si je me lance dans cette entreprise, c'est pour remettre au lendemain ces tâches qui m'incombent !»
Ainsi John Perry démarre-t-il son essai sur la procrastination, un défaut aux yeux de la majorité, un atout pour qui sait en tirer avantage. A notre époque où règne une frénésie de productivité délétère, ce livre s'adresse particulièrement à ceux qui aiment paresser, décaler, lambiner, atermoyer, ajourner, proroger, différer, décaler, musarder... Au fil de ces méditations tantôt légères ou profondes, John Perry bâtit un plaidoyer très convaincant en faveur de ce qu'il appelle la procrastination structurée. Les procrastinateurs sont en effet souvent tentés de réduire le nombre de leurs engagements, en espérant ainsi avoir enfin le temps de se consacrer aux tâches essentielles. Quel piège ! Leur tempérament étant d'éluder les corvées, c'est pour eux le meilleur moyen de se transformer en bons à rien. C'est pourquoi un procrastinateur doit apprendre à tirer le meilleur parti de son don naturel, et accepter toutes les tâches qui se présentent à lui avec enthousiasme. Il ne les mènera pas toutes à bien et pas forcément dans le bon ordre, mais cela lui donnera souffle et créativité. Ce petit essai alerte et désopilant livre aussi des considérations inattendues sur l'art d'ignorer certains mails, le rythme des chansons de soul music, le bon usage des to-do lists, l'avantage de laisser son bureau en pagaille pour que les idées naissent du désordre... et sur l'histoire métaphysique du temps depuis Héraclite.
Le philosophe américain John Perry est professeur émérite à l'université de Stanford en Californie. Étant de son propre aveu un procrastinateur invétéré, il a créé le concept révolutionnaire de «procrastination structurée». Traduit dans une vingtaine de langues, cet ouvrage lui vaut aujourd'hui une reconnaissance internationale.
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