Résumé : |
« Des usurières, des femmes habiles en droit, des dévoreuses insatiables ! Depuis des siècles, elles nous mènent la vie dure, nous spolient, nous ridiculisent, apitoient évêques et papes en invoquant le seul prétexte quelles sont de pauvres moniales, et quelles subissent toutes les injustices que le seigneur a fait naître sur cette sainte terre. Elles savent faire parler delle. Elles prêchent, osent distribuer les sacrements et montrer à leur façon la voie du salut. Mon pauvre Cornélius, sil n y avait pas les femmes, nous aurions tout pour rien, lexistence serait sereine, mais en réalité cest pisser chaud pour boire froid. » Au XVIe siècle, en Provence, le moine Cornélius est mandaté par labbaye de Saint-Victor à Marseille pour enquêter sur les religieuses du couvent de la Celle, près de Brignoles. Les plus hautes sphères du royaume et du clergé veulent fermer ce lieu réputé malsain et si peu catholique, réputé pour ses débauches
Enviées et jalousées car indépendantes et puissantes, les bénédictines de la Celle, toutes issues de laristocratie, sont accusées des plaisirs de la chair et autres vices
Cette mauvaise réputation remonte à Garsende de Sabran, la première abbesse, qui, au XIIIe siècle, fit du couvent une abbaye royale prestigieuse jouissant, fait exceptionnel, de la protection des papes. Un statut et une puissance intolérables pour les hommes du clergé de Saint-Victor autant que pour le pouvoir royal, Mazarin en tête, et quils entendront remettre en question, par tous les moyens. Y compris la calomnie.
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