Résumé : |
La monnaie qui circule à loccasion dune analyse éclaire sur ce que nous faisons de largent et ce quil fait de nous (prologue). Tancrède (chapitre 1) découvre que celui-ci provoque jalousie ou envie, comme dans LArgent de Zola. Mais cest la monnaie qui séchange ; elle est symbolique, sa valeur repose sur la confiance, à la différence du troc. Notre rapport à largent exprime ainsi notre rapport aux autres. Les harpagons (chapitre 2) se défient dautrui, tel Ugolin soumis à lavarice de son père ou les enfants de LAvare, pièce écrite à partir de La Marmite de Plaute. Harpagon est une figure de financier, quand lavare de Plaute idolâtre lor. Les flambeurs (chapitre 3), Vivien ou Casanova, redoutent le prix de largent : ce qui coûte à le gagner. Pour eux, largent, pris dans le fantasme dune satisfaction sans effort, est comme le lait donné par un sein inépuisable. Nous le lisons dans Le Joueur de Dostoïevski et Vingt-quatre heures de la vie dune femme de Zweig. La petite Elvire craint lavidité (chapitre 4), sa mère celle des financiers. Avec les «monnaies locales» celle-ci sen croit préservée, comme sen protègent le Petit Poucet et le Marchand de Venise. Les prodigues (ch. 5) traitent largent à la façon dun objet transitionnel. Nous les découvrons amants de coeur de la Dame aux camélias et de Manon Lescaut. Etre fortuné, cela sapprend (chapitre 6), découvrent Aricie et les gagnants du Loto. Lhéroïne de LIvresse de la métamorphose de Zweig butte sur ce savoir : il sagit de mépriser largent, telle la reine dans le Cycle Médicis de Rubens. Largent du psychanalyste (chapitre 7) nest pas celui du Docteur Knock, ni le cadeau anal freudien. Il rémunère un praticien, et permet de comprendre comment la monnaie dans ses multiples formes colore la relation de chacun au monde. |