Résumé : |
Étonnant voyageur, vagabond rimbaldien, immense conteur, égaré dans lhistoire littéraire quelque part entre Blaise Cendrars dont il fut lami et le confident et, pour la génération à venir, Nicolas Bouvier, Jacques Lacarrière, ou encore, plus près de nous, Paul Nizon, les coordonnées échouent à restituer la fraîcheur du pas et du style de Jean Buhler, né à la Chaux-de-Fonds en 1919 et infatigable globe-trotter.
Un écrivain qui entre en littérature avec la foi de « laspirant-martyr » dans ce récit semi-autobiographique relatant une immense dérade à travers une Europe saisie en pleine montée des périls à la veille de la seconde guerre mondiale, par un frais bachelier qui apprendra, chemin faisant, les vicissitudes de len aller, après en avoir goûté et peut-être épuisé toutes les voluptés.
Roman de la jeunesse en forme de bréviaire ou de manifeste, écrit dune plume allègre et poétique bruissant dun lyrisme qui fait songer souvent à un Kerouac, il nous entraîne dans une fugue qui nous mènera du Jura suisse aux contreforts de lAlbanie, après une traversée cahoteuse de lAdriatique, puis jusquen Silésie, et retour, manière de dessiner une géopolitique sentimentale, carte du Tendre et de soi-même à lorée de la vie ; manière aussi de cerner sur le vif les contours dune Europe encore galamment buissonnière, en jouissant de cette vie de saute-frontières, tout en tentant den retenir le chant, en le reconduisant à sa source : populaire et armoriée des mille histoires quenregistre ici loeil de ce « Suisse nomade » des confins. |