Résumé : |
Je suis allé à la rencontre de guérisseuses en France, en Suisse, au Canada. Que faut-il entendre par guérisseuses ? Des femmes qui prennent en charge les maux qui ne trouvent plus aucune écoute, qui prennent indistinctement soin du corps et de lâme, qui soignent à partir de dons. Vous pouvez les appeler aussi bien énergéticiennes, magnétiseuses, naturopathes, médiums, exorcistes, écothérapeutes, chercheuses en mémoire cellulaire, chamanes. Elles sont pour notre temps celles que les pouvoirs temporels et spirituels ont autrefois empêché dexercer, persécutés avant de les faire disparaître par le feu. A chacune jai demandé de me dire la manière dont elle était devenue guérisseuse, les dons qui entraient dans son travail de guérison, la place quelle occupait dans la vie de ses patients. Pour connaître leur art, jai reçu de leur part un soin, parfois plusieurs. Cest la notion de «maladie» et de «guérison» quinterroge en profondeur ce voyage. En écoutant adolescent les garçons parler des filles, en découvrant le peu de place fait aux femmes dans nos sociétés, jai souvent eu honte dêtre un homme. Aller au devant de ces guérisseuses était pour moi dabord un chemin en réparation. Parce quelles ont su se relever de leurs blessures, ces femmes peuvent venir au secours de leurs semblables. Elles incarnent la puissance du féminin dont nous avons, hommes et femmes, si terriblement peur, une peur qui a justifié quon discrédite longtemps leur art né de lexpérience et de lélan dapaiser. Elles représentent pour moi laccès à ce monde que nous avons perdu. |