Résumé : |
Pourquoi je suis communiste est un recueil de poèmes en vers libres et en prose de l'écrivain canado-suisse Quentin Mouron. Alain Badiou, dans un très beau texte consacré à l'amour, définit celui-ci comme un " communisme minimal ". C'est à partir de cette expression que travaille Mouron. Dans la première partie, Rencontre, il donne toute la portée à l'évènement de la rencontre amoureuse, de l'évènement en tant qu'il bouleverse, qu'il déchire, qu'il recompose, qu'il reconfigure. Dans la deuxième partie, Engagement, il cherche à cerner ce que c'est que, selon l'expression de Sartre, vivre un amour " en situation ", c'est-à-dire au coeur du monde, c'est-à-dire au coeur des évènements. Dans la troisième partie, Rupture, l'écrivain vaudois explore l'expérience et l'épreuve de la rupture, non pas dans un geste purement élégiaque, mais pour en dire la futilité et même, parfois, la légèreté. Et puisque la seule véritable séparation n'est pas la fin du couple, ni la fin de l'amour, mais bel et bien l'irruption de la mort dans la vie, le livre s'achève sur Vanité, qui entreprend de dire l'indicible : la perte des êtres qui nous sont chers et qui ont fait tout le sel de notre vie et tout le sel de notre amour. " Pourquoi je suis communiste " est également un dialogue avec la grande tradition de la poésie amoureuse, lyrique et politique du vingtième siècle, d'Aragon à Nâzim Hikmet, à qui l'ouvrage est dédié. Les grands poètes du siècle passé ont en effet souvent été les compagnons de la grande idée d'un monde nouveau, de la grande idée d'un monde plus juste, de la grande idée d'un monde réenchanté. Ils l'ont parfois été jusqu'à l'aveuglement, ils l'ont parfois été jusqu'au crime. Néanmoins, crimes et aveuglement ne doivent pas faire oublier ce que la grande poésie doit à ses femmes et ses hommes de convictions et d'idéaux. Ce recueil, en plus d'être un dialogue, est un hommage et un signe de gratitude. |