| Résumé : | A l'occasion de la Grève des femmes du 14 juin 2019, succédant à celle de 1991, l'idée a surgi de demander à une trentaine d'autrices vivant en Suisse romande d'écrire un texte littéraire. Une parole de femme, pas forcément militante (car la littérature ne supporte pas qu'on l'enrégimente), mais portant «sur le sujet des discriminations liées au sexe».
«L'invention littéraire ne peut pas plus se passer de l'imagination que du travail de la forme. Dans les textes qu'on va lire, où l'on croisera les genres d'écriture les plus variés (récit, chronique, conte, dialogue théâtral, monologue "scénario", "montage", poème et jeux formels), le meilleur, souvent, naît de cette identification à une (ou des) autre(s), de cette empathie qui suppose de se mettre à la place de l'autre pour éprouver avec, et qui est l'un des ressorts majeurs de la littérature.»
"C'est quand nous sommes victimes que nous élevons la voix" observe la narratrice (ou, derrière elle, la romancière, Alice Rivaz) de La Paix des ruches (1947)... Là était le risque: de susciter, en sollicitant des textes portant sur les discriminations, un discours victimaire, manichéen, ou un peu pesamment didactique, plutôt que de véritables objets littéraires. Mais l'écueil a été déjoué, tantôt par l'humour ou le ludisme formel, tantôt par la finesse psychologique, la force poétique, ou encore la jubilation d'écrire et d'inventer, de repousser à l'infini les limites du réel.
«Dans ce temps de désespérance et d'effondrement généralisé qui est le nôtre, réaffirmer les pouvoirs de la création, de l'invention du nouveau, et la force agissante de la joie, me semble tout aussi urgent que de se refuser à la résignation en matière d'injustice, quelle qu'elle soit, en se mobilisant collectivement.» Sylviane Dupuis (préface)
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